Mes années au sein de services RH de différentes entreprises m’ont fait prendre conscience d’une chose. On a beau travailler dans une entreprise où il fait bon vivre, les problématiques de risques psychosociaux et de qualité de vie au travail restent au cœur des réflexions des services RH, et à juste titre. 

Soit, parce que nous sommes plutôt bien lotis et nous souhaitons faire perdurer cette tendance, soit parce qu’au contraire nous avons conscience que nous avons des axes d’amélioration sur lesquels il est important de se pencher. 

Certes, la législation “contraint” quelque peu les entreprises à mener des actions visant à améliorer la qualité de vie au travail de leurs salariés, ou à prévenir les risques psychosociaux. On parle même depuis quelques années de RSE, Responsabilité Sociétale (ou Sociale) des Entreprises. 

Il est d’ailleurs intéressant de noter que le site de la CCI donne notamment la définition suivante au volet social de la RSE : 

“Relations et conditions de travail

A l’instar du stress au travail qui devient le fléau de l’entreprise, la démarche RSE vise à aller au-delà de la réglementation pour favoriser les relations et les ambiances sereines au travail.

Dialogue et motivation des salariés

La démarche RSE a pour but de fédérer et d’ouvrir le dialogue avec les salariés afin de les motiver dans leur travail. De fait, l’entreprise les fidélise et en retire des bénéfices économiques directs.”

Parce que, oui, en effet, s’intéresser aux risques psychosociaux, au mieux-être au travail, ou s’inscrire dans une démarche de RSE, permet d’obtenir des bénéfices rapides. 

Pour s’en convaincre, il suffit de faire un rapide focus sur le coût du stress.

Selon l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), le coût direct et indirect du stress au travail peut être évalué entre 830 et 1 656 millions d’euros par an.

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% des Français pratiqueraient le micro absentéisme, juste pour souffler un peu
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La France tient le 3ème rang au monde des dépressions liées au travail
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%, soit 1 Français sur 3, fonctionne dans un état de stress qui le met potentiellement dans la zone "souffrance au travail" (22% au sein de l'UE)
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% des Français estiment être stressés
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Selon la médecine du travail, le nombre de maladies liées au stress a augmenté de 50% en 5 ans
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millions, c'est le nombre d'actifs en risque élevé de burn-out en 2014 (Selon le cabinet de prévention des risques psychosociaux Technologia)

L’entreprise doit alors gérer arrêts, maladie, absences et démissions qui se répercutent directement sur la productivité et génèrent des coûts indirects : turn over élevé, démotivation des équipes, nécessité de recrutement et de formation des nouveaux collaborateurs, voire répartition de la charge de travail sur les collègues restants. 

Le coût social et humain n’est pas moindre avec de la fatigue qui s’accumule, des tensions musculaires, des troubles du sommeil et de l’anxiété, une baisse de vigilance et de concentration pouvant entraîner des erreurs ou des accidents.

Dit ainsi, le tableau est très noir et peu réjouissant. Malheureusement, c’est une réalité même si on ne veut pas toujours se l’avouer. 

La bonne nouvelle (parce qu’en sophro on se concentre sur le “positif” !), c’est qu’il y a des moyens de prévenir et d’agir. 

Lorsque je travaillais dans les Ressources Humaines, j’ai cherché des moyens innovants et efficaces de fidéliser les salariés, de créer un cadre de travail agréable et stimulant, on m’a demandé de réfléchir à des actions pour que les équipes travaillent mieux ensemble, pour dynamiser notre marque employeur, pour diminuer le stress au travail…et à chaque fois la sophrologie revenait dans mes recherches.

De la sophrologie? en entreprise? Si un salarié avait besoin d’un.e sophrologue, cela regarde davantage sa sphère privée. Oui, mais pas vraiment en réalité. Loin de moi l’envie de diaboliser l’entreprise, tout n’est pas de sa faute non plus, mais il faut reconnaître que la frontière est aujourd’hui très mince entre vie privée et vie professionnelle. Il serait par ailleurs illusoire de penser qu’un salarié quitte tous ses soucis personnels le matin en franchissant la porte de l’entreprise, que ces événements personnels n’influent pas sur sa journée de travail, et qu’il ne ramène pas cette journée de travail chez lui le soir. 

Vous comprenez que l’on peut vite entrer dans un cercle vicieux et qu’il est également de l’intérêt de l’entreprise d’agir.

La sophrologie est un puissant levier de prévention et d’action et peut parfaitement s’inscrire dans les obligations de moyens que doivent fournir les employeurs sur ce sujet.  

Elle mérite simplement d’être mieux connue et reconnue, surtout dans le monde de l’entreprise.