Si la sophrologie est utilisée aujourd’hui en cabinet ou en entreprise pour accompagner des problématiques bien précises et ciblées, elle est pour certains une vraie philosophie de vie car elle nous apprend à mettre en place de nouveaux réflexes plus sains dans notre quotidien afin d’améliorer notre qualité de vie.
La gestion du stress par la sophrologie
Si elle tend à être de plus en plus connue, c’est d’abord sous ce prisme là, celui de la gestion du stress et des émotions. Et à juste titre !
Je connais à vrai dire assez peu de personnes qui se déclarent ouvertement “pas stressées de la vie” (même si il y en a bien sûr).
Entre le travail (et les collègues, et les supérieurs hiérarchiques…), les enfants, la famille, les conjoints, les questions financières, la santé des uns et des autres, les JT bien sombres, et autres considérations peut-être plus philosophiques ou propres à chacun, il y a clairement de quoi être stressé.
Et à vrai dire c’est NORMAL ! J’ai même envie de vous dire, heureusement qu’on stresse ! Heureusement qu’il y a des angoissés qui envisagent toujours tous les scénarios possibles et surtout les pires.
Nous n’en serions pas là sinon. C’est juste une réaction physiologique normale de survie.
Normalement, nous devrions avoir notre petit shoot de cortisol et d’adrénaline (de stress quoi), pour affronter l’épreuve, et une fois celle-ci passée, ces niveaux reviennent dans les normes. Sauf que, ces niveaux d’hormones redescendent bien plus lentement qu’ils n’ont augmentés, et comme nous sommes la plupart d’entre nous et la plupart du temps soumis à un stress constant (parce que notre cerveau fonctionne encore plus ou moins comme au temps des hommes préhistoriques, tout est potentiellement danger, et il se focalise principalement sur le danger potentiel), on se reprend un shoot d’hormones avant même que les niveaux ne soient descendus suffisamment bas. Les doses s’accumulent donc et si on ne fait rien, ou si le laps de temps entre deux stress n’est pas suffisant, on peut en arriver à dépasser notre seuil de tolérance, notre limite de capacité d’adaptation.
En clair, vous avez passé une journée pourrie, il ne vous est arrivé que des tuiles, votre boss vous est tombé dessus sans raison, personne n’a daigné se montré coopératif avec vous, vous avez bien rongé votre frein, et une fois rentré chez vous, vous sortez de vos gonds et vous vous mettez à hurler sur votre petit dernier qui a laissé traîné un papier de son goûter sur la table (personne ne vous respecte dans cette maison, personne ne fait d’effort alors que vous passez votre journée à trimer etc etc.) du coup le petit pleure, s’enferme dans sa chambre, la soirée s’annonce gaie…ou à pleurer parce que votre conjoint à acheter une baguette et pas le pain de campagne que vous lui aviez demandé (de toutes façons il/elle ne vous écoute jamais quand vous lui parlez, on ne peut compter que sur soi-même, déjà que vous avez passé une journée de mer** et en plus vous n’allez pas pouvoir avoir ce petit plaisir gustatif)
Alors, c’est peut-être vrai, mais peut-être aussi qu’il y aurait eu un autre moyen de passer votre journée et du coup de réagir une fois rentré?
Evidemment, je reste dans les grandes lignes et c’est très schématique.
Mais c’est là que la sophrologie est intéressante. Parce qu’elle va nous permettre d’agir à tous les niveaux du stress.
Pour un stress prévisible (ex : un rendez-vous, une réunion, une fête de famille, une échéance particulière…), elle va nous permettre de nous y préparer sereinement en amont afin que tout se passe au mieux le jour J.
Pour un stress en cours, sur le moment, elle va nous permettre dans un premier temps d’apprendre à repérer nos propres signaux de stress (parce qu’on ne s’en rend pas toujours compte sur le coup), pour pouvoir adapter notre comportement, notre attitude, notre réaction.
Pour un stress qui a eu lieu, elle va nous permettre d’agir après coup, pour faire redescendre un peu plus rapidement notre niveau d’activation et les fameuses hormones du stress pour éviter le plus possible l’accumulation, mais elle va également nous aider à prendre du recul, relativiser et à lâcher prise.
La gestion des émotions par la sophrologie
J’ai eu l’occasion de discuter sophrologie, gestion du stress et des émotions avec un jeune entrepreneur, qui a soupiré en levant les yeux au ciel en me répondant “ouais…la gestion du stress et des émotions…super…j’en ai pas besoin. Je suis mon propre patron, j’organise mes journées comme je veux, je fais ce que j’aime, je vois pas trop l’intérêt.”
Sans aucune arrière pensée, je lui ai répondu qu’il avait beaucoup de chance, parce qu’entre les problèmes de sommeil, les éventuels problèmes de dos ou de peau, ou autre problèmes de santé, ça peut vite devenir compliqué, alors si il peut s’épargner tout ça c’est énorme.
“ah…hum…bah en fait…maintenant que j’y pense…”
“Sachant que tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime, il est souhaitable de favoriser l’expression au delà de l’émotion, ou du retentissement. Cette pratique permettra d’éviter quelques somatisations, du stress et de l’angoisse.” (Jacques Salomé – Oser travailler heureux : entre prendre et donner)
Toutes les émotions que vous refoulez, parce que nous ne voulez pas ou ne pouvez pas les exprimer peuvent se transformer en symptômes physiques dans différentes parties du corps. Vous avez déjà sans doute entendu parler de somatisation, ou entendu “oh, c’est “juste” psychosomatique“. Celui ou celle qui tout d’un coup a une extinction de voix pile le jour d’une prise de parole très importante et qui l’angoisse énormément. Ou celui ou celle qui le jour d’un déplacement qui ne l’enchante pas du tout POUF se bloque le dos et ne peut plus quitter son lit.
Bien entendu, ne généralisons pas, il s’agit parfois de vrais problèmes mécaniques ou d’un coup de froid. Mais quand même…certains maux méritent qu’on s’y attarde un peu plus et autrement que médicalement.
Le problème c’est que dans notre culture, les émotions c’est un peu tabou voire très mal vu. Exprimez un mécontentement et vous serez peut-être qualifié de colérique, pleurez et vous serez jugés d’hypersensible voire de faible. Et parfois même, exprimez un peu trop fortement votre joie et on vous dira que vous vous la racontez ou on vous demandera si vos chevilles vont bien.
On n’est donc pas toujours habitués à exprimer nos émotions et encore moins à recevoir celles des autres.
Et encore faut-il que ce soit la “bonne” émotion qui soit exprimée. Parce que notre construction émotionnelle est complexe, se construit dès l’enfance, et prend en compte plusieurs facteurs. Sans entrer trop dans le détail, certains se mettront très fort en colère alors qu’en réalité, ce qu’ils ressentent c’est de la peur. Ou alors ils exprimeront de la tristesse alors qu’en fait ils sont en colère. Même si tout cela est inconscient.
Pour peu qu’ils expriment quelque chose…personnellement j’étais une farouche adepte de “je mets sous le tapis, on verra plus tard, voire jamais.” jusqu’à ce que le tapis déborde et que je n’ai plus le choix. Et là, en général, ça fait mal, très mal.
La sophrologie nous remet en contact avec nos émotions. Elle nous apprend à les identifier, les reconnaître, et les accueillir pour pouvoir les réguler et ne plus en être l’esclave. Elle nous permet ainsi d’être dans une authenticité, de vécu mais aussi de communication, envers soi et envers les autres.
Alors ce n’est pas toujours simple, ce n’est pas toujours agréable,il faut le reconnaître, mais ça change beaucoup de choses au quotidien.
Se sentir mieux dans sa peau et dans son corps
La particularité de la sophrologie, est que c’est une méthode psycho-corporelle, c’est-à-dire qu’elle s’intéresse au mental mais aussi et surtout au corps.
Et ce dernier point est intéressant. Aujourd’hui, nous avons tendance, pour la plupart d’entre nous, à être très “dans le mental” (question de culture et d’éducation encore une fois, ne nous jetons pas la pierre). Savez-vous combien de pensées traversent notre esprit chaque jour? Entre 45 000 et 60 000 par jour ! C’est énorme ! Surtout quand l’on sait que la majorité de ces pensées sont identiques à celles de la veille, ou ne sont pas d’une très grande utilité (essayez d’analyser vos pensées pendant 15 minutes).
Et notre corps dans tout ça? Et bien souvent, c’est un simple moyen de locomotion pour notre tête. Il permet juste à notre tête d’aller d’un point A à un point B, quand il ne nous encombre pas, avec sa taille, son poids, ses craquements, ses éventuelles douleurs et limites.
Mais en réalité, c’est un peu plus que ça. C’est une “machine” d’une complexité et d’un fonctionnement incroyables ! Par tous les capteurs que nous avons et nos sens, le corps nous délivre énormément d’informations sur ce que nous sommes en train de vivre, et bien plus rapidement que le temps nécessaire à notre super cerveau pour analyser la situation. C’est presque instantané. Malheureusement, on est un peu coupé de tout ça, et à vrai dire on ne nous a jamais réellement appris à l’écouter.
Quant à l’apprécier et se sentir bien dedans, là c’est encore une autre histoire.
La sophrologie permet de revenir au corps, de se le réapproprier, de le découvrir parfois, à travers les différentes sensations corporelles vécues pendant les exercices dynamiques doux proposés pendant les séances. Elle va ainsi nous permettre de stimuler et d’affiner les sensations venant de notre corps et reçues par notre cerveau. Or, plus les sensations perçues par le corps seront fines, plus les réponses que notre cerveau apportera seront précises et adaptées.
Par ailleurs, le principe même de la sophrologie, et notamment le principe d’action positive (pour en savoir plus, consultez la page “Sophrologie, définition et généralités“), permet à terme de se sentir mieux.